- roquille
-
I.⇒ROQUILLE1, subst. fém.MÉTROL. Ancienne mesure de capacité pour les liquides, valant environ le quart d'un setier, soit un huitième de litre. Roquille de vin. Les dimanches matins (...), il passait dans l'arrière-chambre pour couler des chevrotines. Dans sa roquille d'eau-de-vie, il jetait de la poudre, comme en Champagne, en février 14 (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 142).— P. méton. Boire sa roquille. « Prêtez-moi Notre-Dame, envoyez-moi Jacques! » sont dits par des gens riches dont la voiture passerait au besoin sur le corps d'un mendiant qui veut deux sous pour une roquille, sa littérature, à lui (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1834, p. 650).Prononc. et Orth.:[
]. Homon. roquille2. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. Ca 1544 « ancienne mesure de vin; ici nourriture (lait ou viande) » (A. MORIN, Siège de Boulogne, éd. Fr. Morand, 49). Mot d'orig. inc. (FEW t. 21, p. 465b et t. 23, fasc. 136, p. 220a).
II.⇒ROQUILLE2, subst. fém.ALIM. Confiture d'écorce d'orange. (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc.:[]. Homon. roquille1. Étymol. et Hist. 1692 ([MASSIALOT], Nouvelle Instruction pour les confitures, p. 103). Peut-être dér., à l'aide du suff. -ille, du verbe roquer, en usage dans les parlers du Poitou et de l'Anjou aux sens de « craquer sous la dent; mâcher; ronger (un os, etc.) » (FEW t 10, p. 449a), lui-même formé sur le rad. expr. rok- qui évoque des bruits secs (roquentin), ou plus vraisemblablement altér. dans le lang. des confiseurs, de rocaille.
1. roquille [ʀɔkij] n. f.ÉTYM. 1611; origine incertaine.❖♦ Anciennt. Mesure de capacité qui valait à Paris un quart de setier. || Une roquille de vin.♦ Mod. Français des Antilles :0 Tortilla préfère M. Asselin, Asselin-pain. Quelqu'un qui ne fait jamais du feu chez lui. Il n'a pas de femme et ne se nourrit que de pain, de morue salée et de rhum. Un pain par jour, un quart de morue et une roquille de rhum. C'est le nègre le plus robuste de la rue Cases. Quand il court, il fait vibrer la terre.Joseph Zobel, la Rue Cases-Nègres, p. 41.————————2. roquille [ʀɔkij] n. f.ÉTYM. 1737; roquilles, plur., 1765; à rapprocher de divers mots dialectaux signifiant « petits débris, rogatons »; sans doute de roc, avec suff. diminutif -ille, littéralt « pierraille, petits fragments ».❖♦ Vieilli ou rare. Confiture faite avec de l'écorce d'orange. — On disait aussi tournures.
Encyclopédie Universelle. 2012.